Lettre Zola n°17 - juin 2025 Un homme a écrit pendant plusieurs années des messages à l’autrice sur les réseaux. Nourris par le silence de la destinataire, ses messages s’accumulent, deviennent obsessionnels et plus pressants. C’est ici que le cauchemar commence...
Cette fiction est basée sur des faits réels. Les noms, lieux et situations
ont été altérés pour respecter la vie privée des personnes concernées.
11/10/2019 — 00:07
Bonjour Rachel,
Tu parais être une personne qui privilégie les faits et, ayant confiance en toi, j’aimerais te faire des confidences. Comme tu le sais, mon nom est Alexandre. Je viens d’avoir quarante-trois ans, je n’ai aucun problème de santé, m’a confirmé mon médecin après la vérification de mon taux de plaquettes suite à une analyse approfondie de mon sang. Je travaille depuis presque dix ans dans la joaillerie. Mon salaire net mensuel s’élève à deux mille cinq cent soixante euros. Je n’ai aucune dette, aucun problème de justice, mon casier est vierge et ma famille est immense. Je n’ai en ce moment de soucis qu’avec mon frère, avec qui je n’ai pas eu de contacts depuis près de cinq ans. Je ne suis pas au meilleur de ma forme, mais les circonstances ne s’y prêtent pas. En ce qui concerne le reste, j’aspire à vivre une relation et j’ai pensé à toi. J’aimerais t’offrir un café, si tu le veux bien, car en t’ayant connue, même un tout petit peu, j’ai toujours pensé que l’on pourrait former un couple. On pourrait au moins tenter. Pour l’instant, c’est la seule chose qui me vient à cœur de faire. Bizz
02/12/2019 — 20:58
Bonjour Rachel. Tu vas bien ?
13/12/2020 — 18:01
Bonjour Rachel,
J’espère que tu vas bien. Je me permets de te recontacter pour un café, car je t’aime vraiment beaucoup et j’ai toujours pensé que l’on s’entendrait bien tous les deux. Du moins, peut-on déjà faire l’effort d’être amis ? Prendre des nouvelles l’un de l’autre ? De temps en temps.
03/01/2021 — 17:15
Bonne année, Rachel.
31/07/2021 — 22:02
Bonjour Rachel, j’espère que tu vas bien. Pensée.
20/08/2021 — 20:47
Je suis une personne plutôt facile à vivre, si jamais. J’accorde une attention particulière aux autres et je m’adapte à leurs désirs. Pour tout te dire, je sauve la mouche qui se noie dans mon bol, l’araignée dans ma baignoire quand l’eau monte. Ma voisine est venue me voir hier soir pour me dire que mes pas faisaient trop de bruit à 5 heures du matin ; depuis, j’utilise des chaussettes pour marcher chez moi et j’ai souvent froid aux pieds. Ma fenêtre est toujours ouverte parce que je fume, et que ce n’est pas sain de garder la fumée dans un espace fermé. Toi aussi, on dirait que ta manière de faire est plutôt douce. Bizz
17/09/2021 — 19:06
Il me semble surprenant qu’une écrivaine à qui je n’ai pas parlé depuis plusieurs années reste sur une idée préconçue. Je ne comprends pas pourquoi tu ne veux pas me connaître. Pourquoi ne pas m’accepter dans ta vie ? J’adorerais que tu m’expliques pourquoi tu refuses notre entente. Ai-je été déplaisant ? T’ai-je manqué de respect ? Quelle est cette image de moi qui te dit : « Il n’est pas digne de mon amitié » ? À l’époque, il est vrai que, du haut de ma solitude, je pensais à toi avec le désir de me laisser vivre à ton contact. Aujourd’hui, je souhaite plus que tout savoir qui tu es, et je ne comprends pas ton refus. Je le trouve triste et ça me trouble. Alors pourquoi ne pas m’expliquer avec des mots simples la raison, car je trouverais ça instructif. Merci.
02/10/2021 — 13:22
Rachel, douce âme chère à mon cœur, je voudrais t’expliquer en deux mots ma démarche. Si j’agis d’une manière aussi insistante alors que nous ne nous sommes pas vus depuis de nombreuses années, c’est que pour moi c’était comme hier. Tu m’as fait très vite comprendre que tu n’étais pas intéressée et que tu voulais garder une distance. Tu ne souhaitais pas une relation amicale, mais plutôt une relation courtoise. J’ai joué le jeu. Sans montrer le désir pour toi que tu ne voulais pas voir. Mon regard ne ment pas et je t’assure que ce n’était pas évident, mais je me suis dit que je devais compter sur les jours, et attendre que tu me regardes autrement. Mais depuis, je repense encore à ta personne, et je me dis qu’avec tout ce qu’il se passe dans le monde, ce serait rassurant d’être près de toi. Mais tu ne veux pas m’ouvrir ta porte. On a pourtant tout à découvrir. Mais j’exagère, peut-être. Peut-être que je dois accepter. Désolé. Avec affection.
16/10/2021 — 21:32
Ce matin, je me suis assis au Café du Rond-Point. Tu y avais
travaillé longtemps, n’est-ce pas ? Je me souviens de notre première conversation. Tu essuyais les verres. C’était l’été. L’été, il n’y a personne dans le café, hormis ceux qui fuient la chaleur. J’étais assis à la table la plus lumineuse, à environ dix mètres du bar, côté fenêtre. Et aujourd’hui, même si dix ans et dix mètres nous séparent de ce moment, j’aime y repenser. Ce moment où nous étions tous les deux, seuls.
29/10/2021 — 23:37
J’ai réécouté Bauhaus. Excellent groupe, même s’il n’a rien de très gai. J’ai tellement de questions... Par exemple, puis- je te parler ? Il semblerait que oui, puisque j’ai toujours la possibilité de te voir en ligne. Comment vas-tu ? Je voudrais savoir si tu es contente ou contrariée. J’aimerais te poser une question : quelle est ta couleur favorite et ton odeur préférée ? Je me suis interrogé sur la façon dont tu te débrouillais dans une situation glauque ? As-tu des frères et sœurs ? Es-tu romantique ? Je te dérange ?
J’ai senti depuis le début qu’on ne serait jamais amants toi et moi, mais j’aurais vraiment aimé qu’on soit amis. Pourquoi pas, finalement ? Maintenant je me tais. Bisous.
08/11/2021 — 19:18
J’imagine nos séparations en mètres et en temps. Peut-être que tu es passée dans une rue la veille et que j’y passe le lendemain. Peut-être que nous avons plusieurs fois dans le mois ou dans l’année des possibilités de rencontre à moins de cent mètres dans la même minute, quand au contraire on est au même endroit, dans la même queue d’une boulangerie,
à une semaine d’intervalle.
Mais tu accepterais mon café, le calcul serait plus simple.
02/01/2022 — 17:18
Bonne année Rachel
03/06/2022 — 21:04
« Il n’y a rien que le saint ne pousse jusqu’au dernier retranchement de la perfection. La haute lumière de l’intelligence induit la perfection morale. Le sage se doit de rendre ses intentions pures et sincères. Les connaissances éloignées du sage, c’est-à-dire les empires et les hommes, lui viennent des échos qui lui parviennent et de sa propre interprétation. Se retirer du monde, n’être ni vu ni connu des hommes, et n’en éprouver aucune peine, tout cela n’est possible qu’au sage. Rien n’est plus évident pour le saint que les secrets cachés dans sa conscience. Tout homme qui dit : “Je sais distinguer les motivations derrière chaque action humaine” présume trop de son savoir. Que la force d’âme du sage qui connaît la paix des hommes et est étranger aux passions est bien plus forte et bien plus grande ! L’archer peut, d’une certaine façon, être comparé au sage : s’il s’écarte du but qu’il vise, il entre en lui-même pour en trouver la cause. » Confucius
08/06/2022 — 18:47
Bonsoir Rachel, comment vas-tu ? J’ai l’impression que tu m’en veux pour quelque chose. Le sage de Confucius, c’est une jolie parole, il n’y avait là aucun sous-entendu.
Depuis le début, j’ai l’impression que tu me perçois comme une menace, étant donné que mon intérêt pour toi te fait peur, comme si j’étais prêt à t’abîmer alors qu’en vérité, je n’ai cessé de vouloir mieux te connaître. Vraiment Rachel, tu n’as aucune raison d’avoir peur. Je t’ai dit t’avoir aimée depuis le début, mais c’était il y a longtemps et sur la base d’une impression. Tu m’as laissé le souvenir d’une per- sonne qui portait en elle de jolies qualités, mais que sais-je aujourd’hui de toi, sinon que tu as des idées sur moi qui ne sont pas à mon avantage, que tu es compliquée et distante, et que tu sembles, en réalité, assez puérile. Mon intention en te relançant récemment était toute simple, te revoir. C’est toujours le cas, mais je me demande si tu ne fais pas une croix sur cette idée. Je pense que oui. Je trouverais cela dom- mage. C’est pourquoi je t’écris ce soir. Ce que j’ai toujours pensé, c’est que pour connaître quelqu’un, il faut à la fois prendre le temps et se donner du courage, car on peut vite se faire des idées et la peur est inutile. La seule chose que je désirais en te relançant c’était te revoir, prendre de tes nouvelles, savoir comment je me sentirais en ta présence, éventuellement t’aider en cas de besoin. Mais s’il faut, comme le sage, se retirer du monde, alors autant changer de but et tel un archer retourner ma flèche en plein cœur, car je ne m’attends pas à beaucoup plus que ton insensibilité habituelle. Mais ce soir, je devais m’exprimer. Bizz
15/06/2022 — 21:32
Je suis bel et bien réel, Rachel, alors pourquoi ne pas vouloir me voir ? M’ignorer de cette manière est un manque de respect effroyable. Peux-tu m’accorder un petit peu de temps pour me répondre et éventuellement accepter mon café ? J’ai la sensation d’être transparent, que tu ne me donnes aucune contenance. Je t’assure, tu dois le savoir, c’est très désagréable.
17/06/2022 — 19:33
Rachel, c’est à se demander pourquoi j’insiste. C’est creux, c’est vain, je suis aussi, il est vrai, un peu désabusé. Je sais que ta réalité est probablement très différente et que mes états d’âme ne sont pour toi qu’un château de sable pris par la mer que malgré moi je reconstruis. Nous avons de toute évidence une relation conflictuelle. Nous sommes-nous rencontrés dans une autre vie ? Pourquoi je continue à croire qu’il y a quelque chose de particulier avec toi ? Parfois je me dis qu’il s’agit d’un nœud que j’aimerais bien défaire, dont les liens deviendraient, d’un coup d’un seul, enfin clairs, lumineux. Mais cela semble impossible. Donc adieu.
07/07/2022 — 14:02
Chère Rachel,
À vrai dire, cela me contrarie de ne plus être en contact. Peut-on se dire adieu si je ne t’ai pas encore vue ? Je sais que c’est étrange, mais tu comptes pour moi. Je me sens désarmé par ta proximité, car tu es en ligne assez régulièrement et pourtant à des années-lumière de moi. Et on était si proches de boire un café ensemble. Je sais précisément quand tu es face à l’écran et pourtant je ne sais pas où tu habites, je ne sais pas dans quel lit tu dors, je ne connais pas ta couleur préférée ni le motif de ta couette, je ne connais pas ton plat préféré, je ne sais pas si tu aimes la nourriture thaïlandaise, je ne sais pas combien de fois tu ris dans la journée, si tu m’ouvriras un jour ta porte ou si je risquerai toujours de me la prendre dans la gueule. Je ne sais pas. Et ce mystère te rend encore plus palpable. Car j’aime à savoir que tu préfères les fleurs bleues en motif de housse de couette, que tu ris peut-être dix fois par jour, que tu bois des jus multivitaminés et que parfois tu te branles en cachette. D’ailleurs, je ne vois même pas à quoi ta porte ressemble. Est-ce une pauvre double épaisseur cartonnée ? Je décide de ce que tu deviendrais pour moi. J’aime t’imaginer riant devant moi. Je pense que parfois je peux t’imaginer blonde ou brune ou même blanc craie. J’aime beaucoup la peinture. Et tu as une porte blindée, j’en suis sûr.
03/08/2022 — 17:55
J’ai du bon vin, j’écoute les Gnossiennes de Satie, je fais brûler de l’encens, et j’ai du temps devant moi, quelques idées ? Même si tu m’enverras probablement sur les roses, j’ose te demander si tu as des plans pour ce soir. J’espère que tout va bien. Bisous.
04/01/2023 — 10:37
Bonne année Rachel.
Encore une année sans se voir. Snif.
13/01/2023 — 21:40
L’écriture, j’admire tellement, mais après ma dernière lecture je n’ai plus ouvert un livre, sinon par ennui. Les mots m’ont semblé vains après ma dernière lecture. Je cherchais d’autres réponses. La vérité au-delà des mots, c’est qu’il me fallait vivre. Tout simplement. Ne plus être dans les histoires des autres. Les vivre pour les définir, ces mots. Définir les mots étant moi.
15/01/2023 — 21:08
C’est pas moi.
17/01/2023 — 19:08
Rachel, j’ai conscience que je t’ennuie. Et c’est décidé, je ne vais plus t’écrire. Je crois que je voulais que tu te révoltes, et que tu me poses des limites. Mais il n’y a dans notre histoire aucune structure, aucun repère, rien à quoi me raccrocher. Donc je me tais. Tu as gagné, c’est fini.
23/03/2023 — 18:34
J’ai dit que je me taisais, mais est-ce que je peux tout de même te transmettre quelques photos ?
23/03/2023 — 18:52
[Photo]
23/03/2023 — 18:55
Je me permets tout de même, malgré ma promesse de ne plus te contacter, de commenter cette photo ci-dessus. Il s’agit de ma nouvelle acquisition. Un vase acheté aux enchères la semaine dernière. Il s’agit d’un Lindberg. Il est
à gauche. À côté d’un Isaksson et d’un Nylund. Deux des plus grands céramistes de Suède du xxe siècle. Stig Lindberg a développé ses propres cristaux après vingt ans d’expérimentations. Je ne sais pas si tu le vois correctement sur la photo, mais c’est un exploit.
24/03/2023 — 18:03
[Photo]
24/03/2023 — 18:04
Voici mes nouvelles chaises.
24/03/2023 — 18:04
Elles sont en palissandre. Si jamais.
24/03/2023 — 18:07
Dalbergia nigra, Hundevad, modèle 30, si jamais.
24/03/2023 — 18:08
Remarques-tu que les chaises, bien que danoises, sont japonisantes ? Cela prouve que venant de contrées et de cultures différentes, les éléments peuvent parfaitement se marier lorsqu’ils sont disposés à la même lumière. Comme nous. Il faut juste un peu d’imagination.
27/03/2023 — 17:24
Je remarque, ma chère Rachel, que moins je lis, plus j’achète des vases. Je crois finalement que l’on a tous besoin d’un marqueur d’espace-temps.
03/04/2023 — 22:08
Salope.
11/05/2023 — 17:34
Hier, je mangeais chez un ami peintre. Il a un grand loft, avec de très grandes baies vitrées, une vue sur un magnifique jardin. Quand je suis sorti fumer une cigarette à la fin du repas, je l’ai vu se lever de la table, s’écarter des convives, traverser très rapidement tout son appartement et retourner discrètement, adossé au mur sur un meuble, un des dix petits cadres représentant des portraits. Il a retourné un cadre sur les dix. Je n’ai pas eu le temps de voir de qui il s’agissait. S’il n’avait pas traversé l’entièreté de l’appartement juste pour retourner le cadre, je ne me serais pas attardé sur ces peintures qui étaient loin de moi. Mais maintenant ce cadre m’obsède. Depuis hier, je me demande bien ce qu’il y avait derrière ce cadre pour qu’il ne souhaite pas qu’on le voie. Et j’ai mis ensuite ça en lien avec toi. Tu es un cadre retourné. C’est tout à fait ça. Et de ne pas savoir. De ne même pas savoir si tu me lis amène cette chose effrayante, le désir.
17/05/2023 — 15:34
Bonjour Rachel,
Je ne fouetterai pas ma femme.
Ou seulement si elle me le demande.
Au cas où tu souhaiterais le savoir. Car avec ce qui se dit aux infos... je peux comprendre que tu préfères ne pas prendre de risques.
27/05/2023 — 20:59
Je ne comprends pas bien pourquoi tu ne me réponds pas. Car tu ne me bloques pas pour autant. Et en même temps, tu le sais très bien, ce n’est pas grave, car si tu me bloquais, j’aurais toujours ton adresse mail.
08/06/2023 — 16:32
Chère Rachel,
J’ai envie de te voir. Je ne sais pas si tu me manques ou me hantes. Je pense que tu me hantes, car je te sens en moi. J’y pense souvent en me figurant marcher à côté de toi. Ou alors en m’imaginant te croiser en face, par hasard. Cela peut me remplir de joie ou provoquer un stress, ça dépend. J’essaie de t’imaginer. Je ne me souviens même plus de ta démarche. L’imaginaire crée plus qu’on ne le pense. L’imaginaire donne une très belle version de toi. Tu devrais vivre dans ma tête. Je t’ai enlevé toutes les imperfections. Ta peau est plus lisse et tes gestes sont plus légers. Dans mon imagination, les rides de ton sourire partent vers le haut.
14/06/2023 — 19:06
Chère Rachel,
Aujourd’hui, la journée est magnifique, les amoureux comptent leurs beaux jours, font leur planning, s’em- brassent, ça laisse des traces. C’est abject. Dégueulasse. Cela me ramène à un temps où tout allait mieux, peut-être. Ou au fait que tu ne veuilles même pas me voir pour un café. Même un expresso. Même sur le pouce. Une gorgée et ciao. Quelque chose. Je déteste l’été.
Et puis samedi est arrivé le pire qui soit. Impossible de gagner une partie de go. Et quand je dis pas une, c’est réellement pas une. Plein d’erreurs. Des erreurs que je ne faisais pas avant, alors que l’idée est de ne plus les refaire et pour- tant mon niveau descend. Je gagne moins de territoires. J’ai perdu la totalité des intersections du goban. Mes noirs qui n’avaient plus d’œil ont ensuite été capturés. J’ai l’impression de ne plus lire correctement le jeu. Ou alors je commence à comprendre qu’il ne s’agit plus d’un jeu. Le jeu de go est devenu pour moi trop fondamental.
19/06/2023 — 21:18
J’ai la sensation qu’en écrivant, la matière n’a plus d’importance, tu ne penses pas ? Cela me semble très austère et pourtant tout est concevable. Il n’y a aucune responsabilité... Pour ma part, c’est l’inverse. J’aime les objets. Surtout les objets décoratifs. Purs. Scintillants. À contempler. J’ai toujours aimé les choses immobiles. Sinon, j’ai trop peur qu’elles ne cassent. Je ne touche rien d’autre que les diamants dont je peux deviner les deux types dans le noir. Mais j’ai peu d’objets et je leur donne une place définitive. Je pense que les objets impliquent une responsabilité. Une prise de soin. Plus on a d’objets, plus on a de responsabilités. Plus on a de responsabilités, moins on a d’espace. Et la peinture. J’adore ça. Elle n’est là que pour être regardée. Passe une très bonne journée.
30/06/2023 — 23:07
Bonsoir Rachel, dis, je me posais une question. Je me demandais si tu aimais les chiens. Les personnes qui aiment les chiens sont souvent empathiques envers les autres. Moi j’aime les chiens et les chiennes. Et les chats ? Tu choisirais quoi entre les chiens et les chats ? Je devine ta réponse. Mais entre nous, je préfère de loin ta compagnie.
03/07/2023 — 17:53
Tu as des coups d’avance. Je dois le dire. Comme le go. Tout le monde me gagne. Mais je crois au fond de moi que c’est une tactique. J’hiberne mon mental. Pour qu’on me croie mort. Qu’on se rapproche. Et là, j’attaque.
04/08/2023 — 23:11
Parfois, j’aimerais que tu m’appelles comme une chatte en rut.
04/01/2024 — 19:44
Bonne année Rachel.
Tu vas bien ? Je serais toujours ravi de prendre un café ensemble.
22/08/2024 — 22:53
Bonjour Rachel,
Je t’ai vue à La Cave à vin. Je ne suis pas venu te dire bonjour. J’ai fait en sorte que tu me voies, mais tu ne m’as pas vu. J’étais pourtant très visible. Mais il faut croire que tu ne m’as pas reconnu. Ou bien j’étais dans ton angle mort. Ou tu m’as tout simplement nié, peut-être. Tu étais occupée avec un jeune homme. C’est ton amant ? Je ne savais pas
que tu aimais le vin blanc. Il me semblait que tu n’en buvais jamais, du vin blanc. Bon, il faut dire que je t’ai vue il y a dix ans, tu étais très jeune, pas encore assez mûre pour apprécier les bons mets. Mais je dois dire que tu as bien choisi, ce café a de très bons vins rouges. Les blancs sont plus quelconques. Je te conseille le vin goûté la dernière fois, un Barolo Monvigliero de 2019. De manière générale, ils proposent toujours de très bonnes années tout en gardant un prix raisonnable. En tout cas, tu n’as pas beaucoup changé. Tu as pris une certaine assurance.
22/08/2024 — 23:59
J’ai notamment remarqué que tu es mieux habillée, tes gestes sont moins éparpillés, plus précis, on sent que tu as acquis l’art de te transformer en fonction des rôles. Je préférais tes cheveux courts. Ça t’allait très bien, la nuque dégagée. Mais je comprends, ça ne passe plus avec l’âge. Ce ne sont plus les cheveux courts des 18 ans.
23/08/2024 — 01:25
Par contre, si je peux dire une chose, tu ne tiens pas bien l’alcool. Tu te détends trop vite. Tu devrais boire moins vite, tu aurais un peu compris qu’il voulait juste te baiser, en face. Il n’était pas classe, en face, je dois dire. Moi je t’aurais mieux regardée. Probablement plus écoutée. Et je t’aurais pas baisée tout de suite. Enfin voilà. J’espère que tu vas bien.
03/09/2024 — 10:15
Est-ce que c’est parce que je t’ai dit que le vin blanc était quelconque que tu ne viens plus ? Ou parce que tu sais que je suis déjà venu ?
05/09/2024 — 18:32
Désolé, je déborde.
08/09/2024 — 18:32
Tu es typiquement le genre de personne qui ne connaît pas le bon vin. De ce genre de femmes qui se laissent aller, dents rouges et rires gauches, comme des filles de première année, qui dansent seins nus sur les tables, buvant comme des trous, qu’on retrouve mortes au fond d’un lac. Mais ça ne me dérange pas. Je trouve ça dommage, en revanche, que tu n’aies aucun intérêt à ce que je te fasse déguster du bon vin et que tu ne viennes plus au café.
21/09/2024 — 16:08
[Photo]
J’aimerais un jour t’emmener là-bas. C’est un lac magnifique. J’y vais souvent très tôt. Très tôt le matin, un cygne se balade, avant que le monde ne chasse la faune. Et je reste là. Juste moi, les oiseaux qui ricochent de leur saut sur la nappe. Ils pêchent. Parfois, je nous imagine tous les deux, là-bas. Honnêtement, je suis triste. Car nous avions tout pour être un beau couple.
03/10/2024 — 12:34
Chère Rachel Chère Rachel Chère Rachel,
Il est difficile de parler avec une morte. Non, pas morte.
Mais comme si. L’es-tu ? Je parle à une forme sans vie, qui observe de loin mes déboires. S’en amuse peut-être ? Non je ne pense pas que tu sois comme ça, mais je ne comprends pas bien pourquoi tu ne me bloques pas. Après tout je ne t’apporte rien. Peut-être que si tu me bloquais, je te manquerais ? Mais ne t’inquiète pas, je ne te chercherai jamais. J’attendrai que tu viennes à moi. Ça arrive. Ce moment-là. Tu viendras ? J’ai parfois la sensation que je n’ai même pas besoin d’écrire mes vœux sur de petits papiers. Je pense que l’uni- vers m’écoute par la seule palpation de mes doigts dans l’air. D’ailleurs je suis sûr que si je faisais un effort, je n’aurais même pas besoin de t’envoyer ce message. Tu sentirais ma présence. Une feuille morte qui tombe en plein automne, c’est moi. Ton drap qui tombe plus tôt que ton mouvement au réveil, c’est moi aussi.
Portes-tu du bleu en ce moment ? Je le pense oui.
03/10/2024 — 23:53
Bon... Je retire ma caresse.
09/10/2024 — 21:19
Bonjour Rachel, mes derniers messages doivent te sembler étranges. Mais je me suis mis à penser à toi, j’ai cherché à savoir si peut-être tu avais pensé à moi à ce moment-là. Mais étant donné que tu ne daignes pas me répondre, le mystère reste entier. Bref. Comment vas-tu ? Es-tu toujours en couple ? Je te pose la question parce qu’aujourd’hui j’ai vu une annonce pour un appartement. Une vraie opportunité à saisir. Voici la photo de la pancarte de location, sur la façade. Comme je pense toujours que tu es quelqu’un avec qui je pourrais vraiment bien m’entendre, je tente le coup...
On ne sait jamais.
[Photo]
13/10/2024 — 20:07
J’ai vu que tu avais changé de profil, que tu m’avais retiré de tes amis, mais tu ne m’as pas bloqué. C’est très gentil de ta part. De toute façon, si tu me bloquais, j’aurais toujours ton mail pour te parler, mais ce ne serait plus pareil et plus un dialogue.
20/10/2024 — 23:59
Peut-être que tu écris sur moi.
27/10/2024 — 18:54
?
03/11/2024 — 10:17
Cette nuit, j’ai rêvé d’un chat mort.
03/11/2024 — 19:27
Ce que dit Internet : « Les chats morts signifient que vous avez récemment rompu une relation difficile, ou que vous avez changé votre vision de la vie. Peut-être souhaitez-vous prendre un nouveau départ ou abandonner votre mode de vie. »
07/11/2024 — 21:42
Chère Rachel. J’ai bien réfléchi. Et j’aimerais quand même, si tu écris sur moi, que tu me le dises.
09/11/2024 — 19:16
Du moins, si tu écris sur moi, j’aimerais te donner quelques informations. Car je veux bien que tu t’inspires, mais il y a plein de belles choses qui me concernent et qui pourraient élever ton texte. Je ne t’ai pas tout dit, si jamais.
12/11/2024 — 17:43
J’imagine que comme toujours, tu ne répondras pas.
12/11/2024 — 20:17
Mais je précise au cas où : j’aime les jolies choses mais j’adore aussi le théâtre (j’ai un abonnement depuis deux ans), j’aime le go, le bon vin et les estampes japonaises, je suis quelqu’un de plutôt zen. Je pars tous les mois me retirer un week-end dans l’appartement d’un ami à Knokke, et je cuisine comme un chef le pad thaï et le panang. J’aime le bleu, car on m’a toujours dit que c’était la couleur de mon aura. J’aime m’habiller. (J’ai beaucoup trop de gants chez moi.) Sinon j’ai peu de choses mais bien coupées, avec une préférence pour Ralph Lauren. Concernant les pulls, je ne porte que de l’alpaga, on m’a détecté une fâcheuse allergie à la laine.
23/11/2024 — 21:34
Bonjour Rachel,
Je repense à notre histoire. Si on se lance, j’aimerais qu’on se mette d’accord sur ce qu’on raconte. Si on part sur une fiction totale ou si on s’inspire tout de même un peu de nos vies actuelles. Car je ne voudrais pas que tu prennes des idées à moi.
07/12/2024 — 22:10
Mais de toute façon, si tu reprends des idées à moi, je pour- rais très bien porter plainte, donc tu ne le feras pas.
07/12/2024 — 22:23
Oui, mais si je porte plainte pour plagiat, ils comprendront que soi-disant, comme tu dirais, même si je ne suis pas d’accord, que je te harcèle. Soi-disant.
07/12/2024 — 22:24
Tu diras ça.
07/12/2024 — 22:28
Donc je ne vais pas porter plainte.
07/12/2024 — 22:46
Tu es maline toi.
16/12/2024 — 20:01
Bon. Dans tous les cas, j’accepte. Mais en revanche, je souhaiterais, dans l’histoire, m’appeler Stanislas. Car j’ai toujours trouvé que Stanislas ressemblait au nom d’une couleur.
01/01/2025 — 00:34
Bonne année Rachel.
À toi. Et à notre projet ? : )
06/01/2025 — 23:06
Quand j’étais enfant, nous gardions parfois la cuillère de la cantine pour nous ôter l’œil de l’orbite pendant la récré. Nous pouvions ainsi voir à la fois la cour et le sol. J’ai trop joué à ce jeu si bien que maintenant, je sens que mon œil gauche est fugace quand je regarde à droite. Je regrette de m’être décroché les yeux si souvent. Mais, enfants, nous sommes trop curieux sans être conscients des périls de nos tests. La cuillère n’est-elle pas, lorsque nous sommes bébés, la première chose qui nous permet la relation entre les yeux et les mains ?
06/01/2025 — 23:06
J’y pense maintenant car je viens de casser un verre. À me demander ce que cela ferait comme effet, de voir dans le même temps un verre sur une table et un verre cassé au sol. Décidément, je ne souhaite à personne la solitude. Je suis le seul à ramasser un verre quand je le casse. Je me demande ce que tu as dû faire, toi, plus jeune, pour découvrir des sensations.
06/01/2025 — 23:40
Mais ce n’était pas du verre. C’était un verre en plastique.
10/01/2025 — 17:09
Demain je vais à l’hôpital faire des examens. J’espère qu’ils vont trouver quelque chose qui explique pourquoi je suis à la traîne, en ce moment.
Mais ça va. J’écoute du jazz.
14/01/2025 — 18:04
Chère Rachel,
J’imaginais ce matin tes yeux verts et me voir dans ta pupille. Sais-tu que l’image s’inverse dans le creux d’une cuillère car la réflexion de la lumière dans sa courbe s’in- verse dans notre œil ? Parfois je laisse tout couler dans mes messages et parfois je supprime. Mais uniquement pour moi. Si bien que je ne sais plus, parfois, ce que je t’écris. Cela dépend des messages. Je garde les meilleurs. Les autres, je ne veux pas les voir. Je préfère la meilleure version de moi- même. Mettre un peu de moi dans toi pour ne pas couler dans mes propres fantômes. Le temps passe et rien d’autre ne m’appel.
15/01/2025 — 18:14
m’appelle*. Oui c’est vrai. Et pourtant je ne fais que rarement des fautes.
15/01/2025 — 19:49
Ou je suis trop perfectionniste. C’est peut-être ma principale faute. Mais je suis comme ça. J’aime la perfection.
15/01/2025 — 21:37
Il faut dire que je l’analyse tous les jours, du bout des doigts, en triant les diamants. Mes doigts sont toujours imparfaits face au diamant. Je déteste ce moment où je dois
observer mes propres doigts. Je déteste donc me blesser, j’en prends soin, car je sais que je vois dans ma vie plus souvent mes doigts que mes yeux, ma bouche, ou mon nez. Je vois mes doigts à la loupe. Ce que j’aime avec toi, c’est que je peux être ce que je veux. Tu ne connais personne autour de moi. Tu ne peux rien salir de mon être. C’est une relation où je peux me décider à travers toi car ton silence m’autorise à être autre chose. C’est précieux. Est-ce que ça donne ça, l’écriture ?
Qui te dit que j’aime réellement la culture japonaise ? Je sculpte les événements comme je l’entends, les laisse se joindre en un seul point. Un seul. Aussi fin que la colette d’un diamant. :)
16/01/2025 — 15:22
La prise de sang est bonne, la gastroscopie aussi. La radio de mon crâne est pour mardi.
16/01/2025 — 19:34
C’est un scanner, pardon. Pas une radiographie.
17/01/2025 — 20:07
As-tu déjà pensé à l’existence d’une autre couleur, Rachel ? Comme s’il y avait, collé entre les fines lamelles du spectre lumineux, un mince filet écarlate qui révélerait quelque chose que l’on n’a pas encore vu à l’œil nu. Mais c’est impossible car la couleur n’existe que par la lumière. Mais alors penses-tu qu’il puisse exister des couleurs d’une autre lumière ?
19/01/2025 — 20:03
En toute confidentialité, Rachel, il y a une chose que je ne vais dire qu’à toi. Ce genre de choses, je n’en parle pas autour de moi.
19/01/2025 — 20:15
Mais c’est revenu. J’éprouve une crainte. Ça grince et cela me hante. On me le fait remarquer : j’ai le sourire qui souffre, qui trahit parfois une douleur sourde. Semblable au désir, à la loupe, aux pouces, à leurs entailles. Des chutes brutales de tension. Je ne distingue plus aucun diamant quand je tremble. C’est dans ma tête. Chaos au fond. Mon sourire reste un fantôme même si je l’offre au monde. Peut-être que si tu m’imaginais comme je me présente, pour façonner notre histoire, je ne parviendrais même plus à me reconnaître car je ne suis pas sans défauts. Il y a cette large cicatrice sur mon bras, et mes joues, qui s’agitent quand je marche. Je suis loin d’être zen. Et j’ai besoin de silence, pour ne pas entendre quand ça hurle dans ma tête. Mon cerveau tâte mon prénom à la recherche de preuves. Un ancrage, car j’ai peur de disparaître. Car ces cris reviennent souvent. Ce sont des hurlements longs. À l’extérieur tout est calme mais ça hurle dans ma tête. Dans ces moments-là, je prends un oreiller et j’y enfonce mon crâne. Il transforme la dou- leur en quelque chose de plus doux. Il rassure ma peau et mon cri dans ma tête. Ça devient un poussin, ça devient un œuf. Avant que je le casse. J’ai envie qu’il casse avant dans l’œuf.
J’ai envie de pleurer quand je parle de ça.
24/01/2025 — 19:21
Tu as remarqué ?
J’écris mieux ces derniers temps.
Je m’entraîne pour notre futur projet.
25/01/2025 — 20:15
Cette histoire d’écriture m’inspire. Et je dois dire que notre projet est d’une certaine manière un terrain fertile pour tout jaillissement.
Je cherche. Tu me donnes envie de tenter des choses. Maintenant, j’aimerais que Stanislas existe. Je cherche où pourrait aller notre projet, j’aimerais te convaincre de ce que nous pourrions faire ensemble. Je suis comme un enfant face au printemps qui s’ouvre. Qu’est-ce que le corps ? Nous n’en avons pas besoin. Notre relation a toujours été en tension dans les doigts de l’inexistence. J’aimerais ne pas te décevoir.
28/01/2025 — 23:39
Laisse-moi, j’aimerais que tu me laisses dans ma tête. Que tu sortes. De ma tête. Est-ce que tu peux faire ça ? Juste sortir DE MA TÊTe. Je ne sais même pas si c’est toi mais je pour- rais le savoir enfin si nous pRENIONS CE CAFé ENSEMBLE. Qu’en penses-tu ? Je vais pleurer, je te laisse.
03/02/2025 — 19:32
J’essaie des choses.
Quand j’ai écrit ceci, par exemple : « J’ai parfois le sourire qui souffre. » Es-tu en accord avec ce genre de profondeur ?
J’aimerais imiter quelque peu ton style. Voir ce que nous pourrions écrire d’homogène.
03/02/2025 — 20:49
Je te laisse.
Je vais boire du vin.
Tu me manques déjà face à ces jours où ce sera le cas.
03/02/2025 — 20:51
Tu me manques. Du moins les jours où ce sera le cas me manquent déjà.
03/02/2025 — 21:01
Du moins, j’attends le cas pour ne plus manquer ces jours...
03/02/2025 — 21:02
Oh, l’écriture !
L’écriture donne envie d’avoir des sentiments.
06/02/2025 — 18:29
Qu’imagines-tu au fond, dans ton histoire ? Quelque chose de plutôt platonique, ou un événement éventuel amenant débordement ou dérapage ? Je suis un faux calme, c’est vrai. Mais j’espère que tu ne penses pas à l’éventualité que je te noie dans un lac. Ce serait bien mal me connaître.
De toute façon, dès l’instant où j’en parle, tout s’annule.
Il faut trouver autre chose.
Ça fait partie de la tension.
Tu n’as pas pensé aux techniques japonaises. Donc je le garde
32
pour moi.
Et puis tu verras bien.
Si si je t’assure.
C’est lent, c’est doux, c’est net.
06/02/2025 — 19:15
Je rigole, hein.
06/02/2025 — 21:03
C’est que je réfléchis souvent à la question de la tension. Je cherche. Je dois dire que c’est une expérience très enrichissante. Merci merci merci.
09/02/2025 — 23:09
Et ne réponds surtout pas, ça fait partie de la tension.
15/02/2025 — 22:11
Bonjour Rachel,
J’espère que tu as bien dormi.
Je ne sais pas bien si j’ai raison de te contacter, mais il vaut mieux que je t’annonce moi-même la nouvelle. Je suis encore retourné au bar à vin, j’ai demandé à la serveuse si elle te voyait de temps en temps. Elle m’a lancé un regard étrange, et je lui ai tout simplement expliqué que nous élaborions un projet ensemble. Nous avons un peu discuté de toi et de ta carrière professionnelle. Elle ne te connaît pas si bien, mais semblait très curieuse, et m’en a demandé un peu plus sur notre projet ! Je n’ai bien sûr pas osé lui en dire trop, ne t’inquiète pas. C’est aussi abstrait pour moi finalement.
Je lui ai bien sûr dit que tu restais la principale créatrice de cette histoire, mais qu’il s’agirait probablement d’une rela- tion platonique entre nous. Qui impliquerait par exemple une recherche de l’autre dans la ville (ce pourrait être pas mal, non ?). On a discuté longtemps, ça l’amusait, elle était en revanche étonnée de savoir qu’elle participerait peut-être au récit, et m’a demandé si possible de ne pas dire son nom. Voilà. Comme ça tu le sais, car elle était un peu gênée. Elle aimerait donc dans le récit (car je lui ai demandé un nom) s’appeler Laetitia. Et l’ami que tu fréquentes, qu’elle connaît très bien, s’appelle apparemment Hugo. Je trouve qu’en effet ce nom lui va bien. Mais peut-être que pour le récit (en cas que), il faudrait quelque chose qui fonctionne un peu mieux. On a cherché. On a trouvé Basile. C’est original, Basile. Elle lui demandera si ce nom lui plaît. Je lui ai dit de ne pas lui en parler encore, mais j’imagine qu’il est déjà au courant.
16/02/2025 — 17:35
« Un livre doit être la hache qui brise la mer gelée en nous. » Kafka
19/02/2025 — 19:01
« L’écriture est la peinture de la voix. » Voltaire
22/02/2025 — 16:34
Sans désir, je rentre dès le lendemain dans la destruction.
22/02/2025 — 17:10
(Il n’y a pas de guillemets pour la dernière citation, car ce
propos est de moi.) Si jamais.
27/02/2025 — 22:57
Bonjour Rachel, tout va bien ? Pensée...
05/03/2025 — 19:22
« La littérature est l’orchestration des platitudes. » Thornton Wilder
13/03/2025 — 17:17
Chère Rachel,
J’admets que je suis vexé. Car Laetitia m’a dit que j’étais pas net. Tu lui aurais dit qu’on ne se connaissait pas. Je trouve cela indélicat de ta part, étant donné que nous nous connaissons. Il a fallu que je lui explique que ça faisait partie du jeu. Elle a longtemps douté. Mais je lui ai bien raconté la vérité. Mais j’aurais aimé ne pas avoir à en passer par là. J’imagine que tu as fait ça pour nous donner un peu de piment. Ça a fonctionné. C’est ce que tu souhaitais, j’imagine. Qu’il y ait une tension. Et je comprends. J’imagine que tu as ce qu’il faut. Et si l’on cherche la tension elle n’existe que lorsque nous ne l’attendons pas, sinon nous arrivons à quelque chose d’un peu illustratif, peut-être ? J’ai beaucoup réfléchi ce matin à la manière dont tu perçois la tension. Et je dois dire que tu m’apprends des choses, car je n’avais jamais songé à mentir sur de petits détails pour provoquer les faits. Donc je ne t’en veux pas si tu titilles un peu le réel à la recherche d’une histoire. D’autant plus que ça me
donne l’impression que le contact est plus vivant que mort. Et je suis assez épaté je dois dire. Ça m’a réellement laissé songeur toute la journée en regardant, un peu partout, la tension des autres. Si tu veux savoir, mais Laetitia te l’expliquera sûrement, j’ai renversé mon verre. Il y en avait partout sur sa chemise. Du vin rouge. Mais on mettra cela sur le dos de la tension. Je l’ai essuyée. Tout s’est passé sans encombre. Elle est partie se changer et j’ai repris du blanc. On a ri. Puis je suis parti. J’avais beaucoup de travail le lendemain.
18/03/2025 — 02:33
Dans une ville pleine d’espace, tout reste dans mon ventre Et si sur un coude nous nous étions vus vraiment
Mais plus rien sur cette table pour qu’un bras se détende Je te garde absente, et nos esprits s’emmêlent.
Du chaos au secret, à la fin, tout s’inverse
Il faudrait d’un coup de coude que tu chutes à ma place Mon ventre dit à mon bras de s’arracher un membre Car au bord de cette table, il est proche de l’enfer.
19/03/2025 — 18:20
Hier, je m’entraînais à faire des poèmes sur le thème du coude.
J’ai entendu dans une interview qu’il fallait toujours invoquer la puissance de l’anecdotique. Je trouve cela en effet très juste.
Puis j’ai développé le poème sur la thématique de la ville, puis sur nous.
22/03/2025 — 21:45
Chère Rachel,
J’ai enfin rencontré Basile. J’étais surpris qu’il ne connaisse pas notre projet. Je pensais qu’il s’agissait de ton ami, mais non, il s’agit d’un de tes éditeurs. Je lui en ai parlé et il est extrêmement intéressé. Il était confus que tu ne lui en aies pas parlé de toi-même. Mais je lui ai expliqué que tu lui faisais la surprise, probablement. J’étais tout de même embêté de lui en avoir parlé. M’en veux-tu ? Il m’a dit qu’il se tairait. Mais je préfère quand même te le dire mainte- nant car je n’aimerais pas que tu m’en veuilles par la suite. De toute façon, je me suis dit que tu ferais probablement semblant que cette histoire n’existe pas. Pour la tension (?) Basile est très curieux du Japon, nous avons énormément de choses en commun. Je suis assez fasciné par ce genre de rencontres. Je dois dire qu’il est très intelligent. Je lui ai fait goûter plusieurs vins.
24/03/2025 — 17:03
J’ai vu une libellule aujourd’hui.
24/03/2025 — 17:17
« La symbolique de la libellule nous révèle de multiples facettes enrichissantes. Elle incarne la transformation. Elle nous rappelle également de vivre avec légèreté et joie. »
28/03/2025 — 20:19
J’ai revu Basile hier. Il m’a reconnu. Je me suis assis avec lui et ses amis, pendant une trentaine de minutes. Nous avons
parlé de toi. Les autres auteurs étaient extrêmement intéressants, et m’ont affirmé t’avoir déjà rencontrée. Vois-tu qui est Xxxxxx Xxxxx ? Et Xxx Xxxxxxx ? Ils te connaissent dans tous les cas, et sont très curieux de notre projet ! Je leur ai expliqué que je commençais aussi quelque chose de mon côté. Tu es une belle inspiration. On m’a montré une photo de toi. Tu étais souriante, très charmante, bien habillée pour une rencontre, et je dois admettre que je suis stupéfait de ne plus reconnaître en toi la jeune fille que j’ai rencontrée, qui me servait des verres à l’époque, fumant cigarette sur cigarette avec cette fatalité propre à cet âge. Tu as appris les codes. Tu as grandi, bravo. J’ai hâte de fêter ça à la fin de notre projet.
30/03/2025 — 18:37
Le début n’est pas
Le but n’est pas
Il n’est qu’un pressentiment.
31/03/2025 — 23:58
Aimerais-tu faire un tour à Knokke lorsqu’il fera beau et que tu seras rétablie ? On m’a prêté une voiture pour ce week-end.
03/04/2025 — 20:37
Basile m’a parlé de ton appartement. Je ne pensais pas que tu l’avais déjà invité. Ni que tu vivais dans le centre-ville. Décidément tu n’es pas si lointaine. J’aime beaucoup cette rue, je la trouve très charmante. Je dois dire que c’est la plus fleurie du quartier. Beaucoup de glycines au printemps. J’ai
souhaité te dire bonjour. Et puis j’ai hésité. Pour faire durer le plaisir. Et puis je bandais.
04/04/2025 — 17:03
Je ne sais pas ce que j’ai, mais ça recommence.
Je sens des décalages entre mes gestes et mon cerveau.
08/04/2025 — 12:42
Je ne sais pas ce que tu as dit à Basile, mais il a fallu régler la chose. Il m’a dit que tu ne savais pas qui j’étais. Je suis désolé Rachel, mais je n’aime pas qu’on me salisse comme ça. Il a fallu que je lui explique. Il m’a demandé depuis combien de temps on se connaissait. Je lui ai expliqué que je t’ai connue il y a quinze ans, mais que depuis un certain temps, tu te faisais plus condescendante. Il ne comprenait pas bien. Il te pensait pourtant très ouverte. Je lui ai expliqué qu’on se voyait tous les jours à ce café à l’époque. Je ne mens pas. Puis nous avons discuté d’autre chose. C’est incroyable à quel point les conversations peuvent être fluides avec certaines personnes. Nous nous entendons très bien et il me semble que notre relation ne le regarde pas, mais je lui ai quand même montré une photo, quand tu étais près du lac, il y a cinq ans. Tu dormais allongée avec un maillot de bain violet et bleu (ma couleur !). On ne voit pas très bien ton visage avec l’ombre de mon téléphone sur ta joue. C’est d’ailleurs après t’avoir vue par hasard à côté de ce lac que j’ai repris contact avec toi. Je regrette de ne pas avoir une meilleure photo de toi, j’aurais dû prendre plus de temps, mais je l’aime bien, je la trouve très belle, tu as un beau lâcher-prise. J’aurais pu rester encore
quelques minutes. Juste là, près de toi. Maintenant je reste plutôt près de la photo de toi. Elle est dans mon portefeuille, entre mes cartes.
10/04/2025 — 18:23
Tu as la peau ferme. Le genre de peau parfaite quand on fait une prise de sang. J’ai pensé à ça ce matin quand je suis retourné voir mon médecin. Ma peau à moi est blanche et très fragile. Une peau très fine.
12/04/2025 — 17:10
Je n’ai pas aimé la gifle, Rachel. Je suis quelqu’un d’assez discret. Je suis quelqu’un qui aime la discrétion. Je pense, finalement, que la violence ne se situe que dans la combinaison d’idées entre elles. Si on met un couteau sur une table, on met un couteau sur une table. Si on met une corde sur une chaise, on met une corde sur une chaise. Mais je pense qu’il est plus intéressant de ne jamais montrer le monstre. Tu crées en moi de la violence sourde, comment l’accepterais-je ? Mais je vais devoir accepter que j’existe sans exister. Tu restes. Toi. Virevoltante. Je serai ton monstre, mais en douceur, très lentement, pour que tu aies le temps de t’adapter à la douleur. On pourrait être complémentaires. Je connais ton horoscope. Je connais ton anniversaire. J’ai trouvé une application superbe.
12/04/2025 — 22:44
(Oui je sais, cette gifle n’a jamais existé, mais je m’entraîne.) Je m’entraîne puisque je me suis dit que ce pourrait être un
début d’histoire. On se rencontre et tu m’en veux de quelque chose, puis tu me donnes une gifle, par exemple. Je donne des idées, je ne sais pas... J’imagine un phrasé appuyant la répétition. Dans une dispute, par exemple, l’apparition à plusieurs reprises de « je suis quelqu’un » qui pourrait impliquer des vers en octosyllabes.
Malgré tout, je l’aurais bien aimée. Cette gifle.
14/04/2025 — 15:36
Tu as remarqué, n’est-ce pas, je fais parfois des efforts d’écriture pour notre futur projet. J’aime cette attention que je prête aux mots, grâce à toi. J’espère que tu y es sensible. J’imagine que oui, sinon tu m’aurais bloqué. Même s’il est vrai que tu sais bien que j’ai ton adresse mail. Donc ça ne change pas grand-chose. Mais j’aime cette relation directe, en voyant « lu » à la fin de mes messages. Tu lis. En silence. Tu avales mes propos, tu m’écoutes sans me contredire. C’est rare. Merci pour cette attention Rachel. Je pense que finalement, c’est une délicatesse que je n’avais pas discernée en toi tout de suite.
24/04/2025 — 23:36
Chère Rachel, j’espère que tu vas bien, j’ai enfin trouvé notre couleur qui n’existe nulle part ailleurs, peut-être une cou- leur émeraude, si tu veux je te la montre, te laisser voir si cette couleur te va bien, espace de salope.
24/04/2025 — 23:39
espèce*
25/04/2025 — 20:07
Sais-tu que le papillon a environ huit mille sous-espèces, soit le nombre de satellites que l’on retrouve dans l’espace ? Nous avons tous les deux les cheveux bruns, sombres, et les yeux verts. J’aimerais te croire quand tu me dis que l’on ira un jour boire un café.
05/05/2025 — 22:15
Bonjour Rachel,
Je me sens seul ce soir. Je suis passé dans ta rue, il y avait du mouvement derrière les rideaux. Je connais ta rue, mais pas le numéro. Je passe dedans en ce moment. Ta rue est petite donc il y a des chances que je sois toutes les quarante secondes devant ta porte, si je fais des allers-retours en marchant vite. Tu me vois ? Si jamais tu m’entends, c’est moi. Tu peux m’ouvrir. :)
10/05/2025 — 19:23
J’ai aperçu sur les réseaux qu’un nouveau texte allait paraître. Couleur Stanislas. Est-ce que cette histoire a à voir avec nous ?
10/05/2025 — 20:20
??
10/05/2025 — 20:42
C’est un beau titre. Mais tu ne me l’as pas fait relire ? J’avais pourtant de belles idées à te soumettre que j’hésitais à t’écrire. Je suis très curieux de ce que tu as mis dedans.
À présent, j’aimerais te voir. Qu’on en discute enfin. Je ramène une bonne bouteille de vin pour fêter ça. Et enfin, nous pourrions en parler et passer à autre chose.
11/05/2025 — 20:57
Je suis devant ta porte. Si on se voyait, on avancerait enfin, sans tension nécessaire. On sortirait de nos fantasmes. Car il n’y a pas de fantasmes Rachel, je suis bel et bien devant ta porte.
12/05/2025 — 21:11
Mais dans ce récit, que tu vas apparemment publier d’ici peu, as-tu parlé du fait que nous parlions déjà de Couleur Stanislas ?
12/05/2025 — 23:33
Dommage que tu ne m’en aies pas parlé, car nous aurions probablement pu ajouter le poème que je t’avais précédemment envoyé. Snif.
14/05/2025 — 20:57
Sur la sonnette, il n’y a pas ton nom. Est-ce possible Rachel ? Je suis là, si jamais.
15/05/2025 — 17:03
Bonjour Rachel,
J’ai contacté la Lettre Zola, afin d’avoir une première version de Couleur Stanislas. Je leur ai parlé de notre projet commun, mais ils ne semblaient même pas au courant de mon
existence. Ils n’ont pas pu refuser de me l’envoyer. Ils ont dû t’en parler. Donc.
17/05/2025 — 19:32
Je l’ai. (J’ai réussi à me procurer le manuscrit de Couleur Stanislas.)
17/05/2025 — 21:40
??????????????????????????????????
18/05/2025 — 22:03
Je ne sais pas quoi dire. Rachel.
19/05/2025 — 19:03
Comment te répondre maintenant ?
Tu as tout pris et tu as minutieusement modifié quelques phrases de mes messages, tu enlèves la partie qui me rend crédible pour te victimiser dans l’histoire tu es complètement dingue
19/05/2025 — 23:54
Pouvoir. Je te le dis. POUVOIR.
20/05/2025 — 17:51
J’ai relu. Tu as tout modifié. Tu tords tout volontairement. À la manière des peintures chinoises qui imitent des Van Gogh. Tout tordre pour que le vrai n’attaque pas le faux. Contrefaçon.
20/05/2025 — 20:20
Le 17/09/2021, tu as remplacé le mot «étrange» par le mot « surprenant », le mot « impression » par « idée préconçue ». Le 02/10/2021, tu as remplacé « relation professionnelle » par « relation courtoise », probablement pour nier que nous avons eu des échanges commerciaux et donc que nous avions quand même depuis longtemps une bribe relationnelle. Le 08/06/2022, tu as remplacé « mièvre » par « puérile », « audace » par « courage », et l’« insensibilité » a remplacé l’« indifférence ». Le 17/06/2022, tu as mis « mes états d’âme ne sont pour toi qu’un château de sable pris par la mer que malgré moi je reconstruis » à la place de « mes états d’âme ne sont pour toi qu’un chat jouant tout seul sous la pluie », le 29/10/2021, mis « Bauhaus » à la place de « Bowie ». Je déteste Bauhaus. D’ailleurs ce remplacement n’a aucun sens. Ensuite, le 03/04/2023 et le 24/04/2025, tu as ajouté le mot « salope », je n’ai jamais utilisé le mot « salope », tout comme je ne dirais jamais « Je veux te baiser petite pute », par exemple. C’est une vulgarité qui ne m’appartient pas. Et Kafka : as-tu le droit de citer ma citation ??? Il me semble que l’intention était la mienne même si ce n’est pas moi qui l’ai écrite. Peut-être que ça aurait marché de dire « Il cite pour de vrai », puis tu me cites. Je ne sais pas si je suis très clair. Tu as ajouté deux autres quotes après Kafka, de Voltaire et Thornton Wilder.
Plutôt bien choisies.
20/05/2025 — 22:24
Et non, le 19/01/2025, je n’ai aucunement peur de mourir.
21/05/2025 — 06:35
Mais j’imagine que le lecteur accroche d’autant plus quand il croit réellement en la monstruosité d’une personne.
22/05/2025 — 10:15
Je me rends compte à quel point tu m’as utilisé pour écrire ton récit.
22/05/2025 — 12:39
Je suis quelqu’un qui jamais, comme ça, t’aurait utilisée.
22/05/2025 — 15:24
Même si je me rends compte que si. Mais pour me confier à quelqu’un.
23/05/2025 — 16:01
Tu te venges parce que je me suis imposé dans ta vie, mais la moindre des choses serait de modifier les mensonges qui me noircissent.
24/05/2025 — 18:26
Bonjour Rachel.
Tu as aussi effacé la totalité de tes réponses. Je ne suis pas réellement d’accord. S’il faut retranscrire une vérité, autant bien le faire.
J’ai décidément un vrai problème avec ce que tu provoques, car il s’agit de transformer la vérité pour ton simple usage. Tu émets le doute de la véracité. Et je n’ai malheureusement pas de droit de réponse pour renvoyer la totalité de tes mes- sages. D’ailleurs, je ne connais même pas ton adresse. Je ne suis jamais venu devant chez toi. Et tu m’avais toi-même proposé d’aller au lac. Les lecteurs doivent savoir ça. On était ensemble à ce lac. La preuve, tu avais cassé un verre ce jour-là, mais ce n’était pas du verre, c’était du plastique.
25/05/2025 — 16:03
Écrire un récit c’est se cacher derrière ses proches. Tu te caches donc derrière moi qui m’invente devant toi. Alors que je pensais être moi-même face à un cadre retourné. Toi. Je suis donc le mur sur lequel tu es posée. Et sans moi, finalement, tu te casses la gueule, Rachel.
26/05/2025 — 13:44
Je me suis permis de recontacter la Lettre Zola et de leur donner la totalité de tes réponses en espérant que tu auras au moins l’amabilité de les intégrer pour compléter ta fiction. Il me semble qu’il s’agit de la meilleure des issues pour que l’on s’évite un éventuel parcours en justice, car après tout, dans le monde dans lequel on vit, je n’aurais aucun scrupule à porter plainte pour plagiat de mon harcèlement.
26/05/2025 — 19:54
Je ne sais pas ce qui découle de l’utilisation de l’autre, mais il est clair qu’il n’y a que moi qui reste dans cette histoire, tu as comme toujours effacé toute trace de toi, et le souvenir que j’en ai reste volatile. Rachel, les circonstances sont simples, ton avenir sera broyé.
26/05/2025 — 20:07
J’espère que ce message est bien clair.
Ce harcèlement est le mien.
Avec mes phrases, mes rythmes et mes névroses. En aucun cas je ne t’autorise à me les prendre.
26/05/2025 22:47
C’est marrant, la Lettre Zola. Finalement. C’est malin. Quand j’y pense.
J’accuse.
Tu m’accuses.
Nous nous accusons.
26/05/2025 — 23:41
Ravi que nous fassions enfin quelque chose ensemble.
Les messages correspondant
aux réponses de l’autrice à Alexandre sont ajoutés en annexe.
Annexe
15/01/2023 — 20:54
Je me sens suivie, bizarrement. 23/03/2023 — 22:47
Joli, mais un peu kitsch 24/08/2024 — 12:08
Ils n’avaient plus de Barolo 03/10/2024 — 20:22 Je porte du rouge 19/12/2024 — 20:37 Pourquoi pas 06/01/2025 — 23:20 Et tu t’es fait mal ? 15/01/2025 — 08:24 m’appelle* 19/01/2025 — 23:03 Prends du calcium. 02/02/2025 — 18:03 Beau jeu entre
les majuscules/minuscules, on sent bien la détresse. 20/03/2025 — 17:42 Peut-être que je changerais le rythme
24/03/2025 — 20:43 Je suis malade
05/05/2025 — 23:54 Numéro 32
10/05/2025 — 20:30
Car j’ai toujours trouvé que Stanislas ressemblait au nom d’une couleur. 22/05/2025 — 21:13 Waouh. Octosyllabes. 25/05/2025 — 18:03
Ce n’était pas une peinture. 25/05/2025 — 18:06
C’était un miroir qui faisait un reflet désagréable sur la table. 25/05/2025 — 18:07
Mais tu ne pouvais pas le savoir
25/05/2025 — 18:09
car tu es dans ma tête. 26/05/2025 — 17:59 C’est ajouté. 26/05/2025 — 19:54
Au début tu es réel puis tu ne l’es plus.
J’ai inventé là-dessus. 26/05/2025 — 20:43 Oui, tu m’as réellement écrit pendant six ans.
00/00/0000 — 00:00 Mais c’est une fiction qui commence 00/00/0000 — 00:00
à partir du 15/01/2023 00/00/0000 — 00:00
que j’invente pour que tu puisses me répondre et te défendre du fait que je m’en inspire. 00/00/0000 — 00:00
Car l’écriture est dangereuse 00/00/0000 — 00:00
quand elle s’immisce
dans le réel de l’autre. 00/00/0000 — 00:00
Même ta propre menace,
ici même, n’existe pas. 00/00/0000 — 00:00
Même mes propres réponses, ici même, n’existent pas. 00/00/0000 — 00:00
Et si un jour tu vois vraiment cette lettre Cher Stanislas
Cher Alexandre Cher M.
Ne m’en veux pas si, maintenant,
Je t’observe
Tu m’observes
Ils nous observent. 00/00/0000 — 00:00 Mais je suis ravie que nous l’ayons fait ensemble.
Titres parus
N° 1 — T9, Blandine Rinkel
N° 2 — Au pays de la bouffe, Mathieu Palain
N° 3 — Le premier cri, Abigail Assor
N° 4 — Ego Hugo, Arthur Dreyfus
N° 5 — La nuit Cayenne, Victor Dumiot
N° 6 — Le dernier twist, Frédéric Perrot
N° 7 — Entre les bruits du monde, Laura Poggioli
N° 8 — Les mots sont patients, Maylis Besserie
N° 9 — Entre chienne et louve, Julia Malye
N° 10 — Tu connaîtras la peur, Salomé Berlemont-Gilles N° 11 — L’odeur du sapin, Alexandre Galien
N° 12 — Le prix de la journée, Nadège Erika
N° 13 — Cath, Léna Ghar
N° 14 — Bolaño, Macron et moi, François-Henri Désérable N° 15 — Le point de félicité, David Fortems
N° 16 — Omerta, Alice Develey
N° 17 — Couleur Stanislas, Rachel M. Cholz